Ces dernières semaines, la première puissance mondiale a frôlé l’insurrection. Depuis l’envahissement du capitole, Donald Trump a perdu toute crédibilité. Lorsque ses partisans ont brisé la porte vitrée du siège du congrès, tous les soutiens qu’il lui restaient se sont éloignés. Le 6 janvier dernier, la démocratie américaine a pris un sacré coup. L’attaque visant à interrompre le processus de certification de Joe Biden est une insulte aux fondements de la Constitution. Cet événement a marqué les esprits et a causé la mort de cinq personnes. Les sénateurs ont dû être évacués en urgence. Quelques jours après, le président sortant a été mis en accusation au congrès, pour la seconde fois. Son mandat s’est achevé dans le chaos et l’extrême tension.
Washington en état de siège
La capitale des Etats-Unis est devenue méconnaissable depuis l’attaque du capitole. Durant cette période, Washington ressemblait à une ville fantôme. Les militaires de la Garde nationale lourdement armés sillonnaient les rues désertes et silencieuses. Les portes et les fenêtres des restaurants, des boutiques, des bars et des banques étaient couvertes de bois et de barres de fer. La ville qui était généralement très animée s’était métamorphosée. A quelques jours de la cérémonie d’investiture de Joe Biden, les 700 000 habitants qui y vivent s’étaient tous barricadés. Les allées qui entourent la maison blanche étaient interdites d’accès au public. Personne ne pouvait s’approcher de la résidence présidentielle à moins de 200 mètres. Les ruelles généralement saturées par la circulation étaient constamment cernées par des voitures de police. Les principaux axes du centre-ville bloqués par de gros blocs de béton. Des grilles métalliques de deux mètres de haut étaient placées autour des bâtiments fédéraux situés à proximité du capitole. Le FBI a procédé à l’arrestation de plusieurs centaines de personnes impliquées dans l’envahissement du Capitole. Les forces de l’ordre ont tout mis en œuvre pour intercepter tout ce qui pourrait menacer l’investiture de Joe Biden. C’est d’ailleurs pour cette raison que la répétition de la cérémonie qui était prévue le dimanche 24 janvier a été annulée. Des milliers de militaires de la Garde nationale étaient aux abords du congrès pour garantir la sécurité du bâtiment emblématique de la démocratie américaine.
Les exécutions capitales s’enchaînent
Donald Trump est considéré comme le principal responsable des violences notées au sein du Capitole. Il a fini par être banni de plusieurs réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Snapchat, YouTube) à cause de ses publications. Par la suite, le président sortant a refusé d’assister à la cérémonie de passation de pouvoir. Il a prévu de se rendre à sa luxueuse propriété de Mar-a-Lago, en Floride. Ses efforts pour prouver que l’élection présidentielle a été volée n’ont pas porté leurs fruits. Il a passé ses derniers jours en tant que président de la plus puissante nation du monde, à signer des décrets en urgence, à liquider des dossiers sensibles et à rédiger des amnisties pour ses proches. Au lieu d’intensifier le combat contre le sars-cov-2, Donald Trump a préféré remettre Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme, se rendre au Texas pour admirer « son » mur anti-migrants et réduire les troupes envoyées en Afghanistan et en Irak. Le président sortant n’a pas suivi l’exemple de ses prédécesseurs. Avant de céder la place à Joe Biden, il a décidé d’avancer le calendrier fédéral des exécutions des détenus du couloir de la mort. Cette décision lui a valu beaucoup de critiques de la part des défenseurs des droits de l’Homme.
Trump punit ses ennemis présumés
A quelques jours du transfert de pouvoir, le président sortant Donald Trump a annulé toutes les réunions qui n’avaient pas un rapport avec ses recours pour contester les résultats de l’élection de novembre et a ignoré les crises économique et sanitaire auxquelles le pays fait face. Il a passé ces derniers moments au pouvoir à punir les collaborateurs qu’il a jugé déloyal et à récompenser ses amis. Avec un tel comportement, le riche homme d’affaires a réussi à se mettre à dos la quasi-totalité des organes de presse. Durant ces dernières heures de « gloire », il n’a pu compter que sur les médias marginaux comme Newsmax, One America News Network et les théoriciens du complot de QAnon. Au cours d’une réunion avec l’ensemble des sénateurs républicains, Trump a montré son soutien aux partisans de QAnon en déclarant que ces derniers croyaient fondamentalement en un bon gouvernement. Il a préféré se rabattre sur ceux qui reprennent ses arguments sans discuter et qui le soutiennent sans conditions. Après l’attaque du capitole, certains élus républicains lui sont restés fidèles. Cette stratégie leur a permis de conserver certains de leurs électeurs et de rester dans les bonnes grâce de l’ancien chef de l’Etat. La plupart des démocrates le considèrent comme un tyran et un danger évident contre la nation américaine.