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vendredi 6 décembre 2024

Covid-19 en France : les questions les plus fréquentes concernant les vaccins

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La campagne de vaccination contre le Covid-19 a été lancée depuis le 27 décembre. Elle se poursuit très bien malgré des débuts timides et critiqués. Il y a quelques semaines, le vaccin Moderna a été validé par l’agence européenne des médicaments, quelques temps après le vaccin des laboratoires Pfizer et BioNTech. D’ici fin janvier, un troisième vaccin développé par AstraZeneca devrait obtenir un feu vert. La Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) a rédigé un document pour répondre aux nombreuses questions suscitées par ces divers vaccins.

Le vaccin de Moderna a-t-il la même efficacité que celui de Pfizer ?

Les vaccins Moderna et Pfizer/BioNTech sont les vaccins les plus efficaces disponibles sur le marché. Les deux ont pratiquement la même efficacité. Ils ont chacun fait l’objet d’essais cliniques de phase 3. Les tests ont été réalisés sur 43 000 personnes pour Pfizer/BioNTech, et sur 30 400 personnes pour Moderna. Lorsque les deux doses sont administrées sur les formes graves, les deux peuvent atteindre une efficacité d’environ 95%.

Y a-t-il des vaccins meilleurs que d’autres ?

L’efficacité des vaccins dépend du critère adopté. C’est pour cette raison qu’il est un peu complexe de déterminer le meilleur d’entre eux. Actuellement, on distingue quatre grandes familles de vaccins. Pfizer et Moderna sont basés sur la technologie de l’ARN messager tandis que AstraZeneca est basé sur celle à vecteur viral. Quant aux vaccins chinois des laboratoires Sinovac et Sinopharm, ils utilisent le procédé à protéine recombinante et atténuée. Actuellement, l’ensemble des produits mis sur le marché obtiennent des résultats très satisfaisants. La Haute Autorité de santé pense qu’il n’y a pas lieu de favoriser le vaccin de Pfizer plutôt que celui de Moderna. Cependant, les conditions de stockage de ce dernier sont plus simples. L’efficacité de l’AstraZeneca et celui des laboratoires Sinovac et Sinopharm oscille entre 60 et 70%.

 Les vaccins sont-ils efficaces sur les nouveaux variants ?

Pour l’instant, il est difficile d’affirmer que les vaccins disponibles sur le marché sont efficaces sur les nouveaux variants. La seule information dont on dispose actuellement, c’est la pré-publication sur l’effet de la mutation N501Y – située au niveau de la protéine Spike, ou protéine S, et commune aux variants identifiés au Royaume-Uni et en Afrique du Sud. Les individus qui ont réalisé cette étude ont vérifié que la modification ponctuelle (N501Y) n’a pas eu une incidence sur la fixation et la capacité de neutralisation virale sur la fixation des anticorps vaccinaux. Les expériences ont été réalisées à l’aide du sérum des individus immunisés par le vaccin de Pfizer/BioNTech. Pour pouvoir vraiment répondre à cette question, il faudra attendre les résultats pour chacune des mutations qui composent les variants.

Quelle est la durée de protection du vaccin ?

Présentement personne ne peut dire avec exactitude quelle est la durée de la protection du vaccin. Une étude menée sur 34 participants aux essais cliniques a permis de démontrer que le vaccin Moderna produit des anticorps pendant au moins 90 jours. Pour l’instant tout ce que l’on sait c’est que la durée d’immunité minimale est de 3 mois. Les chercheurs n’ont pas encore eu le temps d’évaluer la mémoire immunitaire. Ce dernier pourrait prolonger la durée de protection contre le Covid-19 dans le temps. Néanmoins, les résultats déjà obtenus sont assez encourageants.

Une fois vacciné, peut-on quand même être porteur et transmettre la maladie ?

Des études n’ont pas encore été faites pour savoir si une personne qui a déjà été vaccinée peut être porteur du virus et transmettre la maladie. Ce sujet n’était pas l’objectif des essais cliniques de phase 3. Ces derniers permettent uniquement de démontrer la protection induite par le vaccin pour les formes symptomatiques de la maladie. Cependant, il est fort probable qu’un individu ayant reçu les deux doses de vaccin ait une charge virale beaucoup plus faible en cas d’infection. Pour le moment ont peut seulement affirmer que le vaccin protège des formes graves pulmonaires. Il n’y a pas encore d’information sur la forme oropharyngée ou la forme nasale.

Pourquoi est-il possible de retarder la seconde injection du vaccin Pfizer jusqu’à six semaines ?

La première dose du vaccin est déjà assez efficace. Cependant, pour obtenir une réponse neutralisante, il faut obligatoirement recevoir les deux doses. Les autorités ont choisi de retarder la seconde injection pour pouvoir vacciner un public beaucoup plus large. Les responsables des laboratoires Pfizer ont précisé qu’il ne pouvait pas garantir l’efficacité du vaccin dans le cas où la seconde dose est injectée 21 jours après la première. Par conséquent, lorsqu’on décide d’allonger le délai entre les deux doses, il faut obligatoirement éviter l’exposition au virus entre les deux injections et assurer la seconde dose. Si ces deux conditions sont réunies, l’injection de la seconde dose peut être retardée au maximum jusqu’à 6 semaines.

Comment expliquer la rapidité d’élaboration du vaccin ?

Dans le passé, il y a déjà eu les épidémies Sars-CoV (2003) et Mers-CoV (2012). Les informations recueillies lors de ces deux périodes ont permis aux chercheurs de gagner du temps. Ils ont rapidement pu cibler un antigène pour le coronavirus : la protéine S. De plus, il existait des recherches sur les vaccins à ARN messager depuis de nombreuses années. Pour obtenir des résultats assez rapidement, les fabricants ont dû superposer les différentes phases des essais cliniques.

Qu’en est-il des vaccins développés par les laboratoires français et pourquoi tardent-ils ?

Le laboratoire français Sanofi est actuellement en train de développer un vaccin en collaboration avec le Britannique GSK. Les essais de phase 1/2 publiés au cours du mois de décembre ont été positifs pour les adultes entre 18 et 49 ans. Cependant, les résultats obtenus pour la tranche d’âge suivante n’ont pas été encourageants. Les chercheurs utilisent la technologie à protéine recombinante. Selon le vice-président du groupe, le problème se situe sur les réactifs utilisés pour mesurer les volumes d’antigène. C’est cette erreur qui a grandement perturbé les recherches. L’Institut Pasteur est également en train de développer un vaccin en partenariat avec Themis. Ce vaccin est en phase 1 d’essai clinique.

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